La distraction mandibulaire a pour objectif d’élargir dans le sens transversal la mâchoire inférieure afin d’adapter sa largeur par rapport à l’arcade dentaire supérieure, ou de l’agrandir simultanément avec le maxillaire (disjonction maxillaire) en cas d’arcades dentaires trop étroites. Cet élargissement est obtenu à l’aide d’un distracteur (dispositif mis en place pendant l’intervention, équipé d’une clé et d’un vérin), qui permet une expansion progressive de la mandibule.
Une fois l’élargissement nécessaire obtenu (environ 4 à 6 semaines), le système de distraction est enlevé par le chirurgien entre 4 et 6 mois après la fin de l’expansion et une deuxième chirurgie des mâchoires peut être réalisée si nécessaire.
Lorsque les anomalies de rapports entre la mâchoire du haut et du bas sont trop importants, la correction orthodontique d’alignement des dents ne suffit pas à elle seule, et justifie alors de proposer une correction chirurgicale associée.
Une distraction se pratique sous anesthésie générale après consultation anesthésique pré-opératoire.
La voie d’abord pour accéder à la mandibule est endo-buccale, il n’y a donc pas de cicatrices visibles. Le chirurgien installe le distracteur à l’aide de vis en titane sur l’os de la mandibule et réalise l’ostéotomie à l’aide de matériel spécifique qui permet de couper l’os au niveau du menton. Une fois la mandibule mobilisée, le distracteur est alors activé pendant l’intervention.
En fin d’intervention, des points de suture résorbables sont mis en place au niveau des cicatrices. Ils disparaissent en 2 à 4 semaines.
À la consultation post-opératoire (environ 7 jours après la chirurgie), le chirurgien renouvelle l’activation du distracteur à l’aide de la clé et vous expliquera comment tourner le vérin tous les jours de 4 tours.
La consolidation osseuse finale est obtenue au bout d’un mois et demi en moyenne après l’arrêt de l’expansion. Durant cette phase, il est contre-indiqué de croquer dans des aliments durs et de faire des efforts de mastication trop importants. De même, si vous avez une tendance au bruxisme et à serrer beaucoup les dents la nuit, nous vous recommandons d’en parler à votre chirurgien avant l’intervention.